6 juin 2014
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Comme d’autres régions métropolitaines, la Bretagne a été une source d’inspiration inépuisable pour les photographes du début du XXe siècle.
Les cartes postales héritées de cette époque présentent des profils très divers. Certaines sont des témoins précieux des traditions populaires en voie de nivellement face à la révolution des transports, décloisonnant peu à peu les cantons ruraux. Pour exemple, cette coiffe simple, portée par une personne âgée, saisie dans une ville ou un village breton sans mise en scène particulière.
D’autres reflètent une certaine obsession citadine (encore bien vivante aujourd’hui) à résumer les campagnes par des clichés faciles, gentiment paternalistes, dans lesquels l’aborigène est source de curiosité.
Notre buveur de cidre en est un bon exemple. Bouteille en verre irisé, pipe en terre à la main, le Breton posant sur la photo est pitoresque à souhait: même la toile peinte au second plan est posée là pour bien mettre en valeur le sujet.
Il resterait à savoir si les clients qui expédiaient à leurs amis ces cartes, de nature si différente, percevaient la nuance entre un mode de vie qui s’étiolait et un folklore de commande.
Published by Olivier Trotignon, historien
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dans
costumes traditionnels
5 décembre 2012
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Dans la droite ligne d’une époque qui se passionnait pour la richesse et la variété des ethnies rencontrées par les colonisateurs européens au cours de leurs conquêtes, le musée de l’armée, à Paris, se devait, au début du XXe siècle, de présenter à ses visiteurs ses collections d’armes indigènes.
Les sujets sur la photographie illustrent une partie de l’Afrique noire: Gabon, golfe de Guinée et Afrique australe. Sur des mannequins réalistes sont exposés des costumes et des armes dont on peine à distinguer tous les détails mais qui mélangent des équipements européens (guêtres, fusil de traite) à des armes de jet et de combat rapproché: arbalète, sagaie, couteau, casse-tête, boucliers et plaque pectorales.
Ces curiosités pouvaient être ramenées des terres outre-mer par des officiers des troupes coloniales de retour de mission ou par des prêtres missionnaires dont le travail de collecte sur le terrain a souvent permis de rassembler de très intéressantes séries d’objets produits par des cultures fragiles que la colonisation commençait à dénaturer.
Notons, au pied du sujet de droite, l’indication “race cafre”, dénomination qui n’est plus, à ma connaissance, employée aujourd’hui par les chercheurs en ethnographie.
Published by Olivier Trotignon, historien
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dans
costumes traditionnels